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Les raisons de la crise : Le rôle d'internet

 

 

          Dès l’arrivée des journaux télévisés en 1949, on s'est interrogé par rapport à la concurrence entre la radio et la télévision. L’histoire a montré que les deux médias ont tous deux trouvé leur place. Avec l’arrivée d’Internet se pose de nouveau la question de concurrence et/ou de complémentarité des deux supports d’informations.

 

       Dans un communiqué de presse, en août 2014, le syndicat de la presse quotidienne nationale (SPQN) déclarait : « La presse nationale d’information politique et générale subit les effets de la crise économique, comme tous les secteurs d’activité en France. Elle a particulièrement souffert d’une chute de ses recettes publicitaires. » (*)

La publicité, l’une de ses principales sources de revenus lui fait faux bond et préfère à elle Internet. Le support papier n’est plus le support privilégié de la publicité. (Voir « Les raisons de la crise : le rôle de la publicité»).

           Aujourd’hui l’État subventionne encore de manières directes ou indirectes l’industrie de la presse. Internet n’est pourtant pas le seul responsable de cette crise : Celle-ci se trouvait en difficulté avant son arrivée. Effectivement, depuis les trentes dernières années, la presse est beaucoup critiquée : des reproches lui sont faites à propos de la disparition des journaux ayant un parties et une opinion défini. C’est un mécontentement qui se manifeste dans les recettes des ventes.

On note que son lectorat de la presse vieillit.

 

            Internet apporte une nouveauté d’accès à l’information à travers différents aspects :

- un délai réduit d'accès à l'information.

- une information disponible sous forme variée, comme de l'audio, des vidéos et de l'écrit.

- une information rendue interactive par l'avis des les internautes, qu'ils peuvent partager et rendre public via les réseaux sociaux, comme Facebook ou Twitter. Ces derniers participent, d'ailleurs, à la diffusion de l'information et ont beaucoup de succès, notamment auprès des jeunes.

-         Quand sur le papier, l’information se termine avec la fin de la page, elle se poursuit grâce aux hyperliens présents dans les articles du web. Quelques clics nous permettent de passer facilement d’une information à une autre.

- De plus, l’information est rendue « gratuite » d’accès, ou du moins, elle le paraît car aucune information n’est gratuite (comme celle de la radio et la télévision dans une certaine mesure). Mais cela est un autre sujet.

 

          Concernant l’avenir de la presse papier et de sa relation avec Internet, plusieurs opinions se défendent :

Selon Clay Shirky, un journaliste américain spécialiste des nouvelles technologies de l'information et de la communication, : « ceux qui s’évertuent à sauver les journaux ressassent inlassablement la même question : si le modèle ancien est cassé, qu’est-ce qui marchera pour le remplacer ? Et la réponse est : rien. Rien ne marchera. Il n’y a aucun modèle pour remplacer celui qu’Internet vient de détruire ». (*)

Aux États-Unis, les avis sont tout autant négatifs et tranchés.

           De même Simon Waldman, directeur de la stratégie numérique du groupe The Guardian, ne doute pas que le quotidien numérique deviendra bientôt l’outil journalistique par défaut et que la version papier continuera peut-être de trouver preneur mais de façon marginale. Mais l'on soit insister sur le fait qu'il s’agisse du monde anglo-saxon où l’accès à Internet est le plus développé au monde. ce qu’il s’y passe peut être considéré comme un signe avant-coureur de ce qu’il se passera en Europe.

 

        Dans son ouvrage La fin des journaux, publié en 2009, le journaliste français Bernard Poulet, affirme : « Quand une révolution se produit, tout doit être repensé. Le système de fabrication et de diffusion de l’information tel que nous l’avons connu depuis près de deux siècles a atteint un point de basculement. Il ne sera bientôt plus ce qu’il a été. Il ne s’agit plus de réformer pour continuer comme avant, mais de réinventer. »

 

           D’autres envisagent la cohabitation du papier et d’Internet : Olivier Bonsart, le directeur général du quotidien gratuit 20 Minutes, a annoncé à l'Agence France-Presse, suspendre la parution papier du mardi au mois de janvier afin de réaliser des  économies importantes. «Nous suspendons les parutions le mardi, parce qu'il n'y a pas de demande du marché publicitaire ». Une version numérique est mise à disposition sur 20 Minutes.fr.

« Aujourd'hui, Internet et les plates-formes mobiles sont bien plus forts que le papier. [...] Mais sans le papier, le numérique de 20 Minutes ne pourrait pas tenir », a-t-il expliqué.

           Aujourd'hui, 17% des revenus publicitaires sont tirés de la version numérique du journal. Sur un total de 200 salariés, le journal emploi une centaine de journalistes, et celui-ci a vu ses revenu baisser de plus de 10 % en 2013, entraînant une perte d'exploitation de plus d'un million d'euros. (*)

 

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