
Les raisons de la crise :
Le rôle des changements d'habitudes de consommation
Les français n'ont jamais autant lu et n'ont jamais autant été informés qu'aujourd'hui, on remarque qu'ils ont cependant changé leurs habitudes de consommation. Avec l'arrivée des smartphones et des tablettes, la presse et les publications se transforment considérablement.
En France aujourd'hui, on compte 18,5 millions d'utilisateurs de smartphones et 5,5 millions d'utilisateurs de tablettes.

Face à des ventes de journaux papier "grand public" qui ont baissé en 2012 de 3,76 % par rapport à 2011, le volume de lectures numériques a progressé de 11 %, selon deux études présentées par l'OJD et Audipresse.
D’après l’Insee, le temps consacré à la lecture (livres, journaux, y compris lecture de journaux sur Internet) a diminué d’un tiers depuis 1986, perdant 9 minutes par jour. Les inactifs et les chômeurs ont particulièrement contribué à cette évolution, mais en fait, tout le monde lit de moins en moins. Les retraités restent les plus gros lecteurs, avec plus d’une demi-heure de lecture par jour. (*)
D’après une étude réalisée par l’Institut Ipsos MédiaCT, les lecteurs « attendent de la presse gratuite qu’elle les tienne au courant de l’actualité, et de la presse quotidienne nationale qu’elle les informe en profondeur et leur apporte des éclairages sur des sujets nationaux et internationaux. Le temps de lecture est en moyenne d’une heure vingt pour la presse quotidienne nationale et de 35 minutes pour la presse gratuite. » Ici les deux presses apparaissent comme complémentaires.

* Sur 100 lecteurs de livres ayant répondu à la question (NSP exclus).
Source : Pratiques culturelles 2008, DEPS, ministère de la Culture et de la Communication, 2009
Le recul de la presse quotidienne est dû essentiellement, aujourd’hui comme hier, à la diminution du nombre de lecteurs quotidiens : de moins en moins de Français lisent chaque jour un journal, ce qui a pour effet mécanique de grossir d’autant les rangs des lecteurs occasionnels et des non-lecteurs. Ce recul, dont les origines sont bien antérieures à l’arrivée de l’internet ou de la presse gratuite, touche aussi bien la presse nationale que régionale : 11 % des Français lisent un quotidien national plus d’une fois par semaine contre 13 % en 1997 et 32 % lisent un quotidien régional contre 38 % onze ans plus tôt.
Pour rajeunir leur lectorat et enrayer la chute des ventes de la presse généraliste nationale, les journaux sont désormais contraints d’investir sur internet. La presse papier est donc amenée à jouer un rôle nouveau en déclinant des analyses, sur le long terme en, complémentarité avec Internet.
La lecture numérique implique un changement de statut du lecteur qui devient en quelque sorte auteur de ce qu’il lit, dans le sens où il choisit lui-même son parcours de lecture (au travers de multiples liens hypertextes) qui n’est plus dicté par l’auteur à travers la forme du support papier. La lecture se complexifie.
Elle implique également un changement de statut de l’auteur qui devient plus fragile, notamment du fait, qu’avec les liens hypertextes, les textes de plusieurs auteurs peuvent être reliés.
On voit que lecteurs et auteurs doivent modifier leurs habitudes pour s’adapter aux nouveaux supports qui offrent une infinité de parcours du document et une quasi-impossibilité de prétendre à l’exhaustivité.